France Télécom et Deutsche Telekom annoncent qu'ils ont engagé des négociations exclusives en vue de fusionner T-Mobile UK et Orange UK au Royaume-Uni dans le cadre d'une co-entreprise détenue à 50/50.
Cette co-entreprise sera leader sur le marché du mobile au Royaume-Uni. Sur la base des données à fin décembre 2008, elle dispose d'environ 28,4 millions de clients mobiles au Royaume-Uni, soit approximativement 37 % des abonnés mobiles du pays[1]. L'addition des activités haut débit d'Orange au nouvel ensemble lui permettra également de faire bénéficier ses clients d'offres de convergence. Le chiffre d'affaires pro-forma de la nouvelle entité pour l'exercice 2008 ressort à environ 9,4 milliards d'euros (7,7 milliards de £) pour un EBITDA de 2,1 milliards d'euros (1,7 milliard de £)[2].
Cette fusion sera fortement bénéfique pour les consommateurs britanniques. La co-entreprise offrira une couverture réseau plus étendue et fera bénéficier ses clients d'une meilleure qualité de services 2G et 3G, en intérieur comme en extérieur. Grâce à un plus grand réseau de boutiques en propre, la proximité à l'égard du client et les services qui lui seront proposés seront améliorés. Avec ce rapprochement, la nouvelle entité sera mieux à même d'investir dans des services innovants et de développer de nouvelles technologies. En outre, bénéficiant de son effet de taille, ce nouvel acteur pourra faire face plus efficacement aux deux autres grands opérateurs mobiles du marché britannique.
Timotheus Höttges, directeur financier de Deutsche Telekom, a déclaré : " Nous allons devenir le leader du marché. Nos clients en bénéficieront de plusieurs façons, par exemple grâce à ce qui devrait être la meilleure offre en matière de haut débit mobile au Royaume-Uni. Dans le deuxième marché d'Europe par la taille, qui est sans nulle doute l'un des plus difficiles et des plus compétitifs, nous donnons à T-Mobile UK un avenir clair et solide. Avec ce partenariat, nous avons choisi la stratégie la plus créatrice de valeur pour Deutsche Telekom et ses actionnaires."
Gervais Pellissier, directeur financier de France Télécom, a déclaré : " En combinant nos activités au Royaume-Uni, nous anticipons la consolidation attendue depuis longtemps sur l'un des marchés européens les plus concurrentiels, pour créer ainsi un acteur bien positionné. Cette opération va contribuer à établir une concurrence plus équilibrée entre opérateurs et permettra à nos clients de bénéficier de nouveaux avantages, qu'il s'agisse de la couverture réseau, de la qualité du service ou de développement de nouveaux services et de nouvelles technologies. Nos actionnaires bénéficieront d'une augmentation sensible de la rentabilité et d'un renforcement immédiat du cash-flow par action, sans impact sur l'endettement global des sociétés mères."
La valeur nette actualisée des synergies attendues de la fusion et de l'intégration de T-Mobile UK et d'Orange UK est estimée à environ 4,0 milliards d'euros (3,5 milliards de £).
- Les synergies de coûts d'exploitation devraient atteindre un niveau de 445 millions de £ par an en rythme de croisière à partir de 2014. Les principales synergies sont attendues dans les domaines suivants :
- Réseau et technologies. Rationalisation des sites générant des économies significatives notamment dans les dépenses liées à la location des sites, à l'exploitation et la maintenance des réseaux
- Distribution et marketing. Augmentation de la part des ventes réalisées dans le réseau de points de vente en propre se traduisant par une réduction des coûts de distribution ; rationalisation du réseau de points de vente et économies dans les dépenses de marketing, essentiellement après le déploiement d'une nouvelle stratégie de marque
- Autres économies. Potentiel de réduction des frais généraux et administratifs ; rationalisation des principales fonctions de support; optimisation des effectifs, notamment dans le domaine du service à la clientèle, de l'exploitation des réseaux et des services généraux et administratifs
Afin de réaliser ces synergies opérationnelles, la co-entreprise prévoit des coûts d'intégration représentant de 600 à 800 millions de £ sur la période 2012-2014. Ces charges devraient être liées pour l'essentiel au démantèlement de certains sites mobiles, à la rationalisation du réseau de points de vente et à l'optimisation des deux organisations
- En ce qui concerne les investissements, des économies substantielles sont prévues sur les cinq premières années suivant la fusion. Elles proviendront de l'intégration et de l'unification des réseaux existants, ainsi que de l'extension en commun de la couverture 3G. Le potentiel d'économies liées aux investissements, nettes des investissements liés à l'intégration des réseaux, est estimé à plus de 600 millions de £ au total sur la période 2012-2014. Il devrait se stabiliser aux environs de 100 millions de £ par an à partir de 2015
Ces avancées permettront une amélioration significative de la performance opérationnelle, avec un potentiel de marge d'EBITDA à long terme supérieur aux marges actuellement réalisées par les leaders du marché, notamment grâce aux effets de taille, et la meilleure performance du marché en terme de rentabilité des dépenses d'investissement.
Pour créer la nouvelle co-entreprise, Deutsche Telekom apporter la totalité de T-Mobile UK, sans trésorerie ni endettement. Cet apport comprendra la participation de 50 % dans la joint venture avec Hutchison dans les réseaux 3G ainsi que les reports fiscaux déficitaires d'au moins 1,5 milliard de £. France Télécom apportera pour sa part la totalité d'Orange UK, y compris une dette nette intragroupe de 1,25 milliard de £, assurant ainsi la parité des apports en valeur à la nouvelle entité. Il est prévu que, immédiatement après l'entrée en vigueur de la transaction, Deutsche Telekom accorde à la co-entreprise un prêt de 625 millions de £, que celle-ci utilisera immédiatement pour rembourser 625 millions de £ à France Télécom. L'endettement de la co-entreprise sera donc de 1,25 milliard de £, sous forme de deux prêts de 625 millions de £ consentis l'un par Deutsche Telekom et l'autre par France Télécom.
Le conseil d'administration de la co-entreprise sera composé à parité de représentants des deux groupes. L'équipe dirigeante sera composée de Tom Alexander, actuellement Président d'Orange UK, au poste de Chief Executive Officer, et de Richard Moat, actuellement Président de T-Mobile UK, au poste de Chief Operating Officer. Il est prévu que l'équipe de direction disposera d'une grande autonomie de décision opérationnelle.
Les marques T-Mobile et Orange seront maintenues séparément durant les premiers 18 mois d'existence de la nouvelle entité. Durant cette période, l'équipe dirigeante examinera les options envisageables en matière de stratégie de marque, afin de formuler une recommandation soumise à l'approbation des co-actionnaires.
La transaction envisagée devrait être fortement créatrice de valeur pour les deux actionnaires, avec un impact positif dès 2010 en termes d'augmentation du cash-flow disponible par action et dès 2011 en termes d'augmentation des résultats par action. Apres la clôture de la transaction, France Télécom et Deutsche Telekom consolideront tous les deux par mise en équivalence leurs participations respectives dans la société commune. Il est prévu que la co-entreprise distribue à ses deux actionnaires 90 % de son cash-flow disponible.
La signature des accords est programmée pour fin octobre. D'ici là, Deutsche Telekom et France Télécom doivent procéder à des audits de diligence et finaliser la documentation relative à la transaction. L'accord définitif sera soumis à l'approbation du Conseil de surveillance de Deutsche Telekom et du Conseil d'administration de France Télécom. L'entrée en vigueur de la transaction sera sujette à l'accord des autorités de la concurrence concernées.